SPIDER CHEAP'ART versus ZE BIG MAC •

Action Opportuniste ✗ PireRatage Erroriste ✗ Esthète Intruders

POÉSIE MARSEILLE : l'inauguration pirate

 

MARSEILLE @ Musée d'Art Contemporain

2 novembre 2006 • Organisé par Jean-François Meyer

 

CONTEXTE

La programmation « Poésie Marseille » convie des poètes, performeurs, des pionniers du happening, de la performance contextuelle, des acteurs importants et respectables qui ont impulsés les pratiques de l’Art de L’Action.

 

Le vernissage a lieu au Musée d’Art Contemporain : – Ze Big MAC –

Sur place, Artistes, Poètes, Institutionnels, Mécène, Critiques, Relations Presse, Photographe et parmi le Public, 2 Complices à qui j’ai demandé de filmer – dont j’attends le signal – s’apprêtent à s’attabler pour le banquet d’inauguration.

 

L’action a duré 30 minutes.

Je n’ai dévoilé mon identité que 2 ans après.

 

PERFORMANCE : Intrusion
dans les Institutions Artistiques

 

Je n’y ai évidemment pas ma place et n’étais pas attendue pour l’occasion.
Sous le pseudonyme de « Anne Honimeu »,

j’emprunte la figure d’un Héros populaire burlesque : Spider man.

 

Méconnaissable, je porte une cagoule, un bon nombre de toiles d’araignées qui me rehausse le fessier, et un ballon de football en guise de ventre...

Je me traine à leurs pieds, fais des roulades, des cabrioles, fais valser une table…

 

Arachnide quelque peu envenimée, qui sort de son " posté-rieur ", une à une ses toiles, et les enroule, comme une toupie électrique, autour de tous les éléments qui l’entourent : Artistes, Poètes, Institutionnels… Les arbres aussi…

 

(« Spiderman !? T’es envouté… t’es envouté… Fais attention ! », dit le public) Puis, rentrant à nouveau dans le musée, je grimpe sur les chaises empilées, et bâillonnée par cette matière filandreuse, m’étouffe, me prenant au piège de ma propre toile.

Le souffle coupé, je saute en poussant des cris perçants et m’écrase au sol. Colérique. Ahhhhhh !!!

Je me faufile avec la fulgurance d’une violence progressive, et crapahute sur le bar, où trinquent les convives officiels… Prenant mon élan, je me jette…

 

 

Poursuivant… Une chanson portée par une voix caverneuse accompagne ma course désabusée :

 

« Étoile des neiges

Mon cœur amoureux

S'est pris au piège

De tes grands yeux

(Encerclant le public avec ma toile…)

 

Toile des neiges

Mon cœur amoureux

S'est pris au piège

Par tes grands yeux

 

Et Toi le Mécène

Mon cœur amoureux

S'est pris au piège

Pour mettre le feu !!
(… Déroulant la lance à incendie, je me laisse tomber à la renverse… « J’aime cette fille… Elle est très très grave !! », dit un spectateur)

 

Étoile d’Ascète

Mon cœur amoureux

S'est pris au piège

A m’en crever les yeux !!! »

(… Criant de détresse avant de claquer la porte et sortir du Musée)

 

 

REMERCIEMENTS

& COmplicités :

Julien Blaine
Bartolomé Ferrando
Escultura como Comportamiento
Sinberifora
Julie Frémont
Agata Lopko
Amélie Derlon
Damien L'herbon de Lussats
Natalia Lopez
Gilles Moretton

Spider-Man n’est pas un justicier.
Il n’est qu’un imposteur.

Un personnage en décomposition, qui se questionne…

… Tiraillé entre l’Artiste en tant que Produit Esthétique
Et l’Artiste en tant qu’Objet de son Expérimentation... ?!

« Le Non-Art est tout ce qui n’a pas encore été accepté en tant qu’Art, mais qui a frappé l’attention de l’Artiste qui a cette possibilité en tête. Pour ceux qui sont concernés, le Non-Art existe seulement de manière fugitive, comme quelque particule subatomique, ou peut être seulement comme postulat. En effet, au moment où un tel exemple est offert publiquement, il devient automatiquement une forme d’Art.

 

La vie du Non-Art se caractérise précisément par son identité fluide. La première difficulté de l’Art sur la scène actuelle peut être transposée en ce cas à une aire d’incertitude collective sur le critère précisément à invoquer : la sociologie, le canular, la thérapie ?

 

Les avocats du Non-Art sont ceux qui régulièrement, à un moment ou à un autre, ont choisi d’opérer en dehors des limites des institutions artistiques – ce qui veut dire à leur tête ou dans leur domaine quotidien ou naturel.

 

De tous temps, cependant, ils ont informé l’institution artistique de leurs activités, pour bouger les incertitudes sans lesquelles leurs actes n’auraient aucune signification :


La dialectique – « Ceci est Art / Ceci n’est pas Art » – est essentielle, et l’une de ces ironies bizarres ».

 

Allan KAPROW – L’Art et la Vie confondus – L’éducation de l’Un-Artiste 1° partie – 1971